Tournai-sur-Dive

(61 Orne) La Libération

Tournai-sur-Dives, ville lettrineL’abbé négocie la reddition des Allemands C’est le matin, ce samedi 19 août 1944 au sud de Tournai-sur-Dive, les chefs allemands se concertent au PC du Panzergruppe Eberbach ; sont présents : le SS-Oberst-Gruppenführer Paul Hausser, chef de la 7. Armee, le Generalmajor Rudolf von Gersdorff, chef d’état-major, le Generalleutnant Otto Eldfeldt, commandant du LXXXIV Infanterie-Korps. Le constat est très pessimiste, les Canadiens tiennent Trun au nord, les Américains ont pris le Bourg-Saint-Léonard au sud, Chambois est menacé ; l’aviation et l’artillerie alliées pilonnent sans discontinuer les colonnes qui retraitent vers l’est. Il n’y a qu’une solution : percer la nuit prochaine. À Tournai, les canons alliés ne font pas la différence entre soldats allemands et civils normands. Dans son presbytère, l’abbé Marcel Launay tente de s’abriter, cohabitant avec l’ennemi. Le village devient le point de passage incontournable avant de franchir la Dives. Le Generalleutnant Paul Mahlmann, chef de la 353. Infanterie-Division, se fraie un chemin dans les rues encombrées d’hommes et de véhicules, objectif : le gué de Moissy. Le dimanche 20 août, les Allemands tiennent encore la place, les bâtiments s’écroulent sous les obus, le poste de secours est rempli de blessés. Vers 11 h, c’est un infirmier allemand qui demande à l’abbé Doffagne de tenter une négociation de reddition avec les Canadiens ; mais ce dernier, stoppé par les soldats SS, doit rebrousser chemin. Le lundi 21 août, le flot ennemi se tarit ; l’abbé Launay parlemente avec le Major Wilhelm Baumann, qui est médecin et responsable du sort des nombreux soldats blessés. Un drapeau blanc est fixé au clocher avec l’accord des Allemands, l’abbé Launay monte dans un half-track et se dirige vers Trun, puis fait demi-tour, les Allemands craignant d’y trouver les Polonais ; le véhicule repasse à Tournai et embarque au passage un Français de la 2e DB qui avait été fait prisonnier. L’engin arrive enfin à Fel, discussion avec les Américains, retour à Tournai-sur-Dive vers 14 h, cette fois c’est fini, les Allemands déposent leurs armes. La nuit suivante est étrangement silencieuse. Le lendemain matin, à 4 h, les Canadiens entrent dans le village et en prennent le contrôle. Sources : Stalingrad en Normandie par Eddy Florentin, Fighting the Breakout par David Isby, 39-45 Magazine n°192 © Textes et photos : reproduction interdite sans autorisation

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