Les musées

Le musée d’Arromanches, premier musée sur le Débarquement en 1954

Quinéville, monument lettrineLa Basse-Normandie recense 44 lieux dédiés, entièrement ou en partie, au Débarquement et à la Bataille de Normandie. Du Musée Mémorial de Caen au petit espace de la Libération de Berjou, ils participent tous, à leur échelle, à une meilleure connaissance de cette période historique majeure. Les plus importants font appel aux nouvelles technologies et permettent l’interactivité, les plus petits, plus statiques, présentent néanmoins des pièces originales que le propriétaire vous présentera, parfois, personnellement.

Le tourisme de mémoire est un enjeu majeur sur les plans touristique, économique, culturel, pédagogique et civique. En 2013, cette filière a représenté 31% de la fréquentation touristique en Basse-Normandie (1). En effet, parmi les 3 sites les plus visités chaque année en Normandie, on trouve l’abbaye du Mont Saint Michel avec 2,2 millions de personnes (2), puis le cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer avec 1 400 000 visiteurs, et le site de la Pointe du Hoc avec 960 000 visiteurs, Le premier musée en terme d’affluence est le Mémorial de Caen avec 364 400 visiteurs. Le projet de classement des plages du Débarquement au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO devra permettre de préserver ces espaces de tout projet incompatible avec la mémoire de ce qui s’est passé ici. Quand ce projet de classement sera réalité, les professionnels du tourisme estiment que le flux touristique en sera notablement amplifié.

Une autre réalité, face cachée de ce tableau, consiste dans l’inégale répartition de ces sites muséaux ; si le premier musée sur le Débarquement a été inauguré en 1954 à Arromanches, le littoral en concentre 75%, alors que la zone des plages du Débarquement n’a été le théâtre que de quelques jours de combats. Plusieurs grandes opérations et de violents combats se déroulèrent en juillet et août avant l’issue de la bataille. Pas de musée pour les quatre jours de féroces combats de la prise de La Haye-du-Puits, ni pour l’opération décisive Cobra, hormis le petit espace à Marigny, le musée de la Percée d’Avranches a fermé en 2008, tout comme celui dédié à la poche de Falaise clos en 2009, et rien en lien avec l’ultime offensive allemande de Mortain. Mais il est question ici de politiques globales d’aménagement et de développement économique et touristique. Le contrat de destination «Tourisme de mémoire», signé début 2014 par Sylvia Pinel, ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme, avec une vingtaine de partenaires publics et privés (3), peut constituer un moyen de rééquilibrer l’offre.

Philippe Corvé Webmaster de www.normandie44lamemoire.com

(1) Étude nationale de la Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi en Basse-Normandie, publiée en novembre 2012.

(2) Chiffres clés du tourisme normand 2012, Comité régional de tourisme de Normandie.

(3) Contrat de destination «Tourisme de mémoire», signé le 20 février 2014, impulsé par l’Etat, Atout France, le Comité régional du tourisme de Normandie et la région Basse-Normandie.