Les monuments et vestiges

Monuments, stèles et plaques, un lien entre le présent et le passé

viremonulettrineIls font partie du paysage, à les croiser quotidiennement on ne les remarque plus. Du bloc de pierre brut au chef d’œuvre monumental, l’aspect protéiforme de l’élément commémoratif frappe. Ces monuments, stèles et plaques nous interpellent, ils font reculer le temps, ils font surgir des ombres et nous incitent au recueillement. Dans un lieu précis ils établissent un lien entre le présent et le passé, ils nous parlent de terribles combats ou simplement de la destinée d’un homme. Ils font partie de l’Espace historique.

Les critères qui suivent ont été établis dans une tentative de classification des trois types d’éléments commémoratifs principaux : le monument, la stèle et la plaque. Ils s’appliquent dans la grande majorité des cas. Bien sûr il existe des particularités et des exceptions. Le monument est un ouvrage en général de grande dimension, composé d’un ou plusieurs volumes de formes simples, ou complexes. Il peut être associé aux autres éléments, stèle et plaque, et comporte une ou plusieurs inscriptions. La variété des matériaux est riche : pierre, marbre, bronze, bois, brique, ciment… Sa base peut être constituée du vestige d’une construction ou d’un engin lié à la Deuxième Guerre mondiale. Sa hauteur est au minimum de 1,50 mètre. La stèle est représentée par un monolithe de petite taille, d’une forme brute ou d’un volume simple. L’inscription et l’ornementation sont gravées, une plaque commémorative est fréquemment fixée sur la stèle. Elle peut être signalée par un ou plusieurs mats porte-drapeaux. Sa hauteur varie de 0,50 à 2 mètres. La plaque est une forme simple (carrée, rectangulaire, circulaire), indépendante, elle est le plus souvent en pierre ou en métal. Elle est fixée sur un mur, un pont, parfois sur un monument non lié à la Deuxième Guerre mondiale ni à la bataille de Normandie (exemple : monument aux Morts 1914-1918), ou exceptionnellement sur un léger support. Une catégorie spéciale de plaque n’entre pas dans le cadre de notre recherche : la plaque de rue. Elle joue un rôle dans le souvenir, mais elle est plus rarement l’objet d’une commémoration.

Jusqu’au début des années cinquante, on pouvait encore observer dans les campagnes de Normandie des champs d’épaves d’engins militaires de toutes sortes. Aujourd’hui, les musées et mémoriaux de Basse-Normandie présentent des collections qui se sont constituées pendant les deux décennies d’après-guerre ; quelques vestiges (blindé, canon…) trônent aux carrefours des villes ou au bord des routes de campagne, pas toujours bien entretenus et piqués par la rouille. Le littoral recèle une catégorie bien particulière de vestiges des combats ; ce sont les centaines d’éléments de béton qui constituaient les fortifications du Mur de l’Atlantique. Ces constructions font bien partie du patrimoine historique, mais les amateurs de Bunker archéologie doivent lutter contre l’urbanisation, l’ensablement et l’érosion des marées.

Philippe Corvé Webmaster de www.normandie44lamemoire.com